Lucile CALLEGARI partage son temps de vie et de travail entre Bordeaux, Paris et Aix en Provence.
Peintre autodidacte, révélée il y a 6 ans, c’est dans le monde de l’histoire et de l’art qu’elle évolue depuis l’enfance. Le milieu de la création l’enthousiasme, mais ce n’est que 35 ans plus tard qu’elle s’y ouvre enfin et se déploie violemment et intimement.

Issue d’une famille italienne venue de Vénétie et d’une lignée de filles uniques parisiennes, c’est sur les terres de la région bordelaise que son père, peintre à ses heures perdues, et sa mère, férue d’histoire et de voyages, se rencontrent en mai 68.
Période faste des années insouciantes, Lucile Callegari grandit dans un environnement intellectuel et artistique actif ; les voyages et le pluriculturalisme sous toutes ses formes l’exaltent.
Diplômée en Histoire des Arts et Archéologie de l’université de Bordeaux III, c’est au contact du milieu associatif et artistique qu’elle s’enrichit ; les arts plastiques, le théâtre et la poésie contemporaine sont les domaines à travers lesquels elle évolue.

2010, année de bouleversement, un malheur, un bonheur.
A la suite d’un choc émotionnel, brutal et irréversible, la création s’impose à elle.
Le choix du médium, la peinture, et du sujet, la femme, sont une évidence.
Travail de l’inconscient, son destin entrevoit cette lumière, la transcendance devient son guide ; acte libérateur, moyen de survie.
Eveiller la mémoire, raviver l’espoir, œuvrer au développement de soi, pour elle-même et pour les autres.

Le choix unique du portrait féminin s’impose à elle ; travail sur l’humain avec l’infinité de possibilités de traitement esthétique et émotionnel qu’il offre.
Rien n’est défini à l’avance. Un visage qui inspire, en réaliser un nouveau, loin du modèle, à son image, image de l’inconscient ainsi matérialisé.
Rapide et énergique, elle travaille en un seul jet. Le réel est modifié et ne devient que mise en scène, prétexte à la confrontation d’un face à face.
Ces femmes sont le reflet d’elle-même, leur regard est le reflet de son âme.

Témoignage d’une réalité perdue, transcendée par la multiplication et la variation infinie de l’image féminine, ainsi devenue universelle et intemporelle ; pluralité des modèles pour ne faire qu’un.
C’est bien sa nature profonde et intime qui transparait dans ses œuvres ; terrible et exaltante mise à nue. C’est alors que l’œil extérieur et subjectif du spectateur peut imaginer l’histoire, sa propre histoire car l’art du portrait n’est qu’une histoire de rencontre…

« Jai mieux aimé les tableaux que la vie. Ma vie = tableaux. Le tableau s’impose à moi avec brutalité dans sa totalité et je pressens. Je pressens le mystère, ce qui ne peut être dit ni à l’aide de la musique, ni à celle des mots. Immédiate préhension. Chose émotionnelle. Possession de tout mon être. Je suis en eux et eux en moi Tableaux ! »

Jean Planque, Carnets, 1973
(Visite de l’exposition ‘Passion de l’art’ au Musée Granet d’Aix en Provence ; juillet 2017)

Récemment installée à Aix en Provence, Lucile Callegari ouvre une nouvelle page …