Peter Klasen, né à Lübeck en 1935, est un peintre, photographe et sculpteur allemand travaillant sur le thème de l’industrie. De 1956 à 1959, il étudie à l’Ecole des Beaux Arts de Berlin, où il commence l’apprentissage des techniques de lithographie et de l’aérographe. En 1959, il est lauréat du prix du mécénat de l’industrie allemande et obtient une bourse d’études et s’installe à Paris. En 1960, Peter Klasen réalise des toiles peintes à l’acrylique appliquées à l’aérographe qui incorporent des collages d’objets, de photos et de documents. Dès 1962, Peter Klasen est l’un des fondateurs de la Nouvelle Figuration appelé également la Figuration Narrative. Les artistes s’y retrouvent notamment Valerio Adami, Erró, Jacques Monory, Bernard Rancillac et Hervé Télémaque.
En 1964, il participe à l’exposition « Mythologies quotidiennes » qui réunit 34 artistes de la Figuration narrative au musée d’art moderne de la ville de Paris. Dans ses créations, Peter Klasen élabore un langage plastique personnel, en explorant et réinterprétant les signes de l’environnement urbain. La thématique industrielle marque profondément son œuvre. On retrouve dans sa peinture des éléments tels que des manomètres, des tôles d’engins de travaux publics, des verrous métalliques, des bâches de camions. Mais aussi des logos, des chiffres et des photos issues de magazines ou d’affiches.
Dans les années 1970, Peter Klasen connaît le succès. Il peint ses « tableaux binaires » fondés sur la représentation opposée d’un fragment de corps humain et d’un objet peint ou intégré, révélant son angoisse devant la scission des mondes de « l’être » et de « l’avoir ». Il trouve ainsi un équilibre entre ce qui relève du sensuel, et lui paraît agréable, et ce qui appartient au monde de l’industriel qu’il trouve répugnant.
En 1981, lors d’un séjour à New York, une nouvelle approche nait dans son œuvre, s’éloignant de l’univers d’une propreté clinique qui était le sien, il s’intéresse à la présence du temps, de l’usure, de la dégradation, de l’éphémère, à travers coulures, salissures, graffitis. Dans les années 1986-1990, Peter Klasen commence le cycle du « Mur de Berlin », une série de cent tableaux qu’il achève avant la chute du mur en 1989. Parallèlement, il poursuit le repérage de l’iconographie urbaine pour en dévoiler la face cachée, celle des parkings, des entresols, des objets abandonnés, des déchets.
Dans les années 1998-2000, Klasen renoue avec la présence de l’image du corps dans son oeuvre. C’est le début des « Beauties », caractérisées par l’image fragmentée du nu féminin rehaussé d’un néon. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, Peter Klasen entame une réflexion sur la fragilité de l’existence humaine liée à la violence inhérente de notre société. Reconnu internationalement, l’œuvre de Peter Klasen est visible dans des dizaines de musées et de collections publiques. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses monographies.